Retour de Dominique GIUDICI, entraîneur sur le pôle espoir aviron d’Île-de-France

« Ce week-end du vendredi 17 Janvier au dimanche 19 Janvier 2020 se déroulait un stage de perfectionnement organisé par la pôle d’Aviron de Nantes. En effet, ce regroupement s’insert dans le cadre du programme performance Jeune, initié par la fédération. Ce stage fait parti des 4 regroupements à l’échelon national, rassemblant chacun une quinzaine de J15 et J16 (= cadets) retenus sur des critères physiques et sportifs (évaluation fédérale faisant ressortir les gabarits les plus appropriés -taille, poids- et premiers résultats sportifs de l’automne – ergomètre et tête de rivière). Le 1er objectif est de faire émerger au total les 8 meilleurs potentiels filles et les 8 meilleurs potentiels garçons parmi la soixantaine donc qui sont mis en situation concrète et appréciés quant à leurs perspectives d’avenir par les cadres des 4 regroupements interrégionaux.

Comme toute évaluation ce processus comporte une part de subjectivité et/ou d’aléatoire qu’il faut admettre : le choix final n’est pas établi à l’issue d’une épreuve unique courue dans un même lieu à une date unique. Il permet toutefois un repérage permettant un suivi longitudinal de la « base » ainsi constituée qui se complètera dans l’avenir par des résultats objectifs (résultats individuels recueillis lors des championnats de France de la catégorie ou d’Europe ou du Monde des Juniors – puisque des J15-J16 peuvent s’aligner dans ces derniers).

À Nantes, 10 filles (9 rameuses et une barreuse) et 4 garçons ont tenté de montrer le meilleur d’eux-mêmes dans le cadre du Pôle France, un des 5 sites français où s’entraîne d’arrache-pied une bonne part de l’élite de l’aviron français. Il n’y a pas eu de tests à proprement parler mais, aussi bien en bateau qu’au sol, les qualités observées de chacun ont pu s’exprimer.En 4 sorties (une bonne soixantaine de km au total), tant en couple qu’en pointe, babord et tribord, quatre, double et skiff, les situations ont sans cesse varié. Et puis, quel bassin ! La rivière, l’Erdre, coule paisiblement, en direction de Saint-Nazaire, entre des rives parsemées de propriétés magnifiques. Mais surtout, samedi et dimanche, un nombre incroyable de pratiquants évolue sur l’eau, de l’aube à la nuit tombée : une multitude de rameurs (3 clubs et le Pôle en quelques centaines de mètres), des kayaks, des paddles… et de nombreux canots moteurs. Tout incite à s’échapper, à « faire du kilomètre » pour se retrouver en pleine nature, loin de la foule, là où se forgent les costauds ! Les installations du Pôle ont été mises à profit, aussi, tant pour un contrôle que pour une formation. La salle de musculation est appropriée au haut-niveau (même si dans un avenir assez proche tout sera déménagé dans un complexe encore plus au top). Une progression d’exercices de renforcement musculaire a été mise en oeuvre pour que ces jeunes rameurs puissent s’approprier la technique de l’épaulé (et du vérouillé). Avec une charge additionnelle minime, cadettes et cadets doivent se familiariser avec cette technique pour pouvoir, à terme, performer sans se blesser.Un complément à l’ergomètre a permis aussi d’étalonner puis de stigmatiser la mise en oeuvre de l’amplitude efficace dans le coup d’aviron. Le recours à l’appareil RP3, peu familier à la majorité des rameur-se-s présents, a éclairé sur les acquis et les manques de chacun et chacune.
Le CREPS de Nantes, pas très éloigné du Pôle, malgré son confort suranné, sur un séjour réduit comme celui-là, a permis une récupération adaptée. Ce déplacement avec les meilleurs de la LIFA et la cohabitation avec les meilleurs de la Zone Nord-Ouest, même s’il est exigent en pleine année scolaire, est riche de découvertes et d’expérience humaine et sportive.
Avant même la sélection pour le stage national qui sera diffusée dans quelques jours il convient de retenir ces éléments qui doivent contribuer à se former pour le haut-niveau :

la tonicité musculaire doit être amplement améliorée dans cette catégorie, par des jeux, de la pliométrie, du gainage et divers moyens variés autres que l’haltérophilie. Seul ce fondement permettra d’aborder l’aviron de haut niveau en J17-J18,
la rigueur technique doit privilégier l’ordonnancement du placement du rameur pour obtenir, dans l’instant de l’inversion avant, une amplitude efficace,
la pratique sportive de haut-niveau est un choix qui se construit jour après jour et dont l’incertitude dont elle est faite contribue à sa richesse. »Dominique GIUDICI, entraîneur sur le pôle espoir aviron d’Île-de-France.

Noms des rameuses et rameurs: